Vendredi j’ai eu le plaisir de commencer mon année scolaire en animant les ateliers Pause-relaxation dans deux classes de l’école Sainte-Marie à Schaerbeek. Que du bonheur de voir l’attention et de sentir l’enthousiasme des élèves. Que d’émotion aussi de revoir les élèves qui avaient participé aux ateliers il y a deux ans, qui ont bien grandi et qui, par un large sourire, me témoignaient leur sympathie.
Pour commencer l’année, j’ai envie de partager avec vous cet article écrit par Lucie Barriault présentant le travail de Jennifer L. Roberts, professeure à l’Université Harvard, est une adepte, comme moi du « think slow ».
Il est important d’offrir aux élèves des moments où ils peuvent se relaxer et apprendre à respirer en silence; apprendre à être présents. Lorsqu’ils sont plus présents, ils sont plus disponibles pour apprendre.
Jennifer L. Roberts, professeure à l’Université Harvard, est une adepte du « think slow ». Ses étudiants en histoire de l’art ont gouté à sa médecine, en contemplant en silence une œuvre d’art pendant trois heures consécutives. Cette tâche, pouvant paraitre simpliste ou dépourvue de sens, a pourtant permis aux étudiants de comprendre la philosophie de leur professeure : ce qui permet réellement d’apprendre, c’est le temps et la patience stratégique. La stratégie mise de l’avant par Roberts est un exemple de ce que l’on nomme l’éducation basée sur la pleine conscience (« mindful-based » education). Cette approche prend plusieurs formes, comme la visualisation et les techniques de respiration associées à la méditation.
Ces techniques amènent les élèves à « ralentir » l’activité de leur corps et de leur cerveau, en les rendant plus conscients de leurs pensées, des sensations et des émotions qu’ils ressentent et de leur environnement immédiat.
Des résultats de recherche concluants
Plusieurs recherches montrent les effets positifs d’une telle approche. À titre d’exemple, dans une étude menée en 2008, on a expérimenté les effets des techniques de méditation axées sur la concentration (concentration-based meditation) en contexte de classe. Pour ce faire, on a séparé 56 étudiants en deux groupes. Les étudiants de l’un des groupes étaient amenés à mettre en pratique des techniques de méditation. À la fin de l’expérimentation, les élèves de ce groupe avaient obtenu des résultats scolaires significativement supérieursà ceux du groupe contrôle (consultez le rapport de recherche).
Une autre étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Psychological Science en 2012, a montré que des étudiants qui avaient pris part à un entrainement de deux semaines axé sur la pleine conscience avaient obtenu de meilleurs résultats à des épreuves de mémorisation et de compréhension en lecture.
Joanne Bagshaw, professeure associée de psychologie au College Montgomery, a observé des résultats similaires auprès de ses étudiants. Elle attribue ces résultats au fait d’avoir enseigné aux jeunes à gérer leur stress, ce dernier étant exacerbé par l’utilisation excessive des technologies. Le spécialiste des neurosciences Daniel J. Levitin soutient en effet que le multitâche aurait un effet sur le cerveau en augmentant considérablement la production de cortisol et d’adrénaline; hormones associées au stress.
À la fin de ses cours, Bagshaw éteint les lumières et demande un moment de silence à ses étudiants, tout en les amenant à se concentrer sur leur respiration. Un geste simple qui semble toutefois présenter un potentiel intéressant pour l’apprentissage et le bien-être des individus.
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