Il y a de ces exercices de respiration qui sont populaires auprès des enfants et le « bucheron » en fait partie.
Suite à de nombreuses expériences en classe et en association, je peux aussi vous garantir que cet exercice peut vite devenir source d’un grand chambardement… avec des enfants survoltés qui courent dans tous les sens, en brandissant la hache fantôme et poussant des grands « Ha » à n’en plus finir.
Hum, pas vraiment l’effet escompté quand on décide de faire des pauses de calme et de retour à soi, avec son groupe d’enfants.
Je vous propose de découvrir les quelques étapes pour y arriver sans trop de difficultés.
Pour ceux et celles qui auraient oublié en quoi consiste cet exercice vous pouvez le retrouver dans cette petite vidéo faite sur Radio Relax avec la complicité de Baltasar, d’Isabelle Deman pour les illustrations et du Musée des Enfants.
Pour que cet exercice de respiration profite à tout le monde, voici quelques règles à suivre, avec les étapes primordiales:
- Vous avez décidé de mettre en place des séances régulières de relaxation et de respiration en conscience avec les enfants dans votre classe.
Bravo ! c’est le premier pas, le plus important.
Vous en sentirez les bienfaits très prochainement. - Prévenez les élèves que vous allez tout au long des semaines à venir et ceci plusieurs fois par jour, leur proposer des exercices pour mieux respirer, se relaxer, détendre le corps mais aussi calmer le cerveau. Corps et cerveau détendus dont iels ont bien besoin pour être au top, être plus attentif.ve.s, et mieux apprendre de nouvelles choses.
- Bien que le « bûcheron » soit le top pour les enfants, je vous conseille de ne pas inaugurer les séances avec cet exercice. Gardez-le dans votre manche et sortez-le quand les enfants commenceront peut-être à se lasser des autres mouvements déjà mis en place.
- La 1ère semaine, deux, trois fois par jour, demandez aux élèves, assis sur leur chaise de lever leur bras bien haut, le plus haut possible comme pour toucher le plafond. Tout comme vous, les élèves s’étirent et restent ainsi quelques secondes, puis doucement baissent les bras de chaque côté du corps. Une longue expiration se produit automatiquement. Refaites le mouvement deux fois avec eux pour donner le rythme. Puis demandez aux enfants de fermer les yeux un petit peu, sans que ce soit obligatoire. Et faites-les ressentir ce qui se passe dans le corps.
Qu’est-ce que je sens dans le dos ? Dans les bras ? Dans le thorax ? Est-ce plus chaud ? Plus froid ? …
Partage des ressentis avec les élèves.
Petit à petit faites observer le mouvement de la respiration, l’inspire quand les bras sont en l’air, l’expire quand les bras reviennent le long du corps…
Qu’est-ce que je sens l’air rentrer dans mes narines ? Qu’est-ce qui se passe au niveau de mon thorax ? Dans mon ventre ? Est-ce plus grand ? Plus petit ? A quel moment ? Quand l’air rentre ou quand l’air sort ? Quand j’inspire ou quand j’expire ?… - La 2ème semaine, proposez le même exercice mais debout à côté du banc. Les jambes un peu écartées de la largeur du bassin. En levant les bras, grandissez-vous, peut-être même montez sur la pointe des pieds, dans l’inspire. Puis doucement dans l’expire, les bras reviennent de chaque côté du corps, les pieds collés au sol sur toute la surface. Recommencez le mouvement deux fois.
- A la fin de la semaine, après avoir monté les bras au ciel et croisé les doigts des deux mains, demandez-leur de basculer le buste vers l’avant. Pliés en deux, les bras en bas, restez dans cette posture pour quelques respirations. Puis dérouler le dos, se redresser les bras le long du corps.
Après chaque série d’exercices, apprenez-leur à revenir aux ressentis du corps en demandant aux enfants de fermer les yeux (sans que ce soit obligatoire).
Qu’est-ce que je sens dans le dos ? Dans les bras ? Dans le thorax ? Est-ce plus chaud ? Plus froid ? Est-ce que ma respiration est plus calme ? ou plus rapide ? Comment je me sens ?…
Partage des ressentis.
Pour les plus jeunes vous pouvez évoquer l’image de l’éléphant et de sa trompe qui balance au raz du sol.
Ci-dessous l’illustration de l’exercice « l’éléphant » issu du très bon livre-chevalet « 100% yoga des Petits » d’Elisabeth Jouanne et Ilya Green edité par Bayard Jeunesse.
7. A la 3ème semaine, vient le moment d’inaugurer le mouvement du bucheron avec le son HA !
Fort comme un.e bucheron.ne1
Les enfants sont debout les bras le long du corps, les pieds légèrement écartés.
Je me prépare à couper du bois, j’écarte les jambes, les mains jointes… je me sens fort comme un bucheron, une bucheronne.
Je pose bien les pieds sur le sol, j’étire les bras vers le ciel.
Je prends une grande inspiration par le nez, je me penche loin en arrière, sans creuser le dos.
Puis en balançant les bras loin devant, j’expire l’air des poumons en poussant un grand « HA ! »
Je fais le mouvement 3 fois.
J’inspire en levant les bras, j’expire en balançant les mains jointes vers l’avant.
Après 3 coups de hache la bûche est coupée.
Je me redresse et rapproche un peu les pieds. Je ferme les yeux (ou je regarde devant moi) et je souris, j’ai bien travaillé.
Maintenant je porte mon attention sur ce qui se passe dans mon corps, dans mes pieds, dans mes jambes, dans mon dos, les bras, la tête. Je prends conscience de ma respiration, est-elle plus lente ? Plus rapide ? Est-ce que j’ai plus chaud ou plus froid ? Autre chose ?
J’ouvre les yeux.
Petite remarque : il est important que le son « HA » jaillisse des profondeurs de l’abdomen et non de la gorge. La force qui permet de fendre le bois doit venir du centre du ventre (hara pour les Japonais).
Qu’apporte cet exercice ?
L’étirement fortifie et assouplit la colonne vertébrale tout en ouvrant la cage thoracique.
L’exercice apporte calme et confiance en soi. Il libère les tensions au niveau du plexus solaire.
A très bientôt !
Michèle
- Cette présentation de l’exercice est issu du carnet que je diffuse auprès des participant.e.s de mes formations et des enseignants lors des animations en classe. ↩︎
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