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Le repos, une loi de la vie

Grâce aux progrès technologiques et aux neurosciences il a été mis en lumière que les informations captées par les sens se gravent dans la masse cérébrale à la faveur du repos. Nos sens et surtout ceux des enfants en éveil perpétuel, ont souvent besoin de rentrer en veilleuse et se relaxer, fermer toutes les portes vers l’extérieur pour mieux se brancher sur les espaces intérieurs.

Les études montrent qu’un sujet au repos qui ne voit rien, n’entend rien et ne bouge pas, a toute une partie du cerveau, les lobes frontaux, en activité. Ceci veut dire qu’en classe lorsque l’enseignant.e cesse de parler et de présenter une information à ses élèves, leur cerveau continue de fonctionner dans cette partie qui est appelée à traiter l’information une fois que celle-ci n’est plus perçue.
En prévoyant des pauses dans les temps pédagogiques, nous permettons à l’élève de traiter l’information que nous venons de lui donner. Il faut apprendre aux plus jeunes (et aux moins jeunes aussi) à intercaler des périodes de repos dans leur temps de travail pour qu’ils cessent d’être toujours en direct avec l’information. 

Cerveau et silence

Ces temps de repos et le bénéfice du silence sur notre cerveau sont bien décrits dans le livre « Cerveau et silence » du neuroscientifique Michel Le Van Quyen. Je reprends ici un extrait d’un article écrit par Christophe André qui en parle :
.… Atteint de paralysie faciale en 2017, l’auteur se voit contraint d’interrompre toutes ses activités – … –, afin d’observer un repos salvateur. Et il l’observe tellement qu’il en découvre les infinies ressources ! Il se met alors à explorer toutes les facettes de la mise au calme, qu’il regroupe sous l’appellation générique de silences : silence acoustique, certes, mais aussi silence du corps (apprendre à ne rien faire), silence de l’attention (ne rien imposer à son esprit), silence de soi (faire taire l’ego et les ruminations), silence de la parole (juste écouter), et même silence des yeux (trop souvent happés par les écrans). Il s’agit en somme de se désengager des sollicitations, dans tous les domaines, et de redécouvrir les vertus oubliées du repos. En la matière, notre cerveau ne manque pas d’idées : un simple clignement de paupière, qui dure 0,3 seconde, est en réalité une micropause, durant laquelle il libère l’attention de la tâche en cours… et ce 20 fois par minute ! Pourtant, aujourd’hui, cela ne suffit plus….

Le silence en classe et en animation

Introduire des minutes de silence dans la classe et en animation avec les enfants… pourquoi pas ? Armée de mon sablier, je le propose souvent aux élèves.
C’est comme un jeu, le roi du silence. Je commence modestement avec une minute mais en présentant l’épreuve comme importante et difficile pour le groupe. Je leur propose d’être attentifs à tout ce qui apparaît dans leur environnement et en eux.
De partager l’expérience en relevant les facilités pour certains et les difficultés pour d’autres.
Les retours des enfants sont assez significatifs. La plupart sont prêts à refaire l’expérience et l’apprécient suffisamment pour demander qu’elle soit plus longue.
Je ne brûle pas les étapes, préférant répéter la minute à chaque atelier sachant que pour certains, l’épreuve est éprouvante.
Mais quelle expérience enrichissante ! D’abord d’entendre et d’être conscient.e des bruits omniprésents dans certains environnements urbains, bruits de chantier, de circulation, d’avions… des bruits dans l’établissement scolaire qui apparaissent soudain et dont on s’était accommodés, comme les souffleries de certains chauffages, les cliquetis des radiateurs mal purgés et j’en passe…
Puis apparaissent aussi les bruits corporels qui sont accentués pendant cette minute. Nous sommes bien loin d’un vrai silence.
Faites l’expérience avec les enfants. C’est puissant et évocateur.

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