Yoga, méditation et pleine conscience pour petits et grands.
Article paru dans « Le P’tit Temps Libre » édité par Bruxelles Temps Libre.
Avez-vous parfois la sensation d’avoir un petit hamster dans votre tête[1] ? Il galope en rond dans sa cage, il s’agite, vous envoie un flot d’images, de pensées, d’émotions, il se préoccupe de ce qui est arrivé, il espère ou a peur de ce qu’il va arriver, et ceci sans que vous puissiez arrêter sa course. Il envahit votre quotidien, vous empêche de vous concentrer sur votre tâche.
Ce phénomène mental nous le partageons toutes et tous, à tout âge de la vie. Alors comment apaiser ce tourbillon de pensées et de ruminations ? Comment aider nos enfants et nos ados à calmer cette agitation qui obscurcit leur conscience et les amène parfois à des comportements inexplicables (une crise de larmes soudaine), incontrôlables (un blanc mental devant la question d’examen) et inacceptables (un ouragan destructeur sur l’objet à portée de main)?
Aujourd’hui, on entend parler un peu partout dans les médias, de la méditation en pleine conscience et du yoga. Pourquoi ces disciplines remportent-elles un tel succès ? Parce qu’elles nous permettent de nous concentrer sur l’ici et maintenant, de nous déconnecter de ces pensées envahissantes, de mieux gérer notre stress, d’améliorer notre attention et de développer la confiance en nous.
Inspirées des approches traditionnelles orientales et/ou bouddhistes, ces activités se développent en Occident sous une forme laïcisée. De nombreuses personnes s’y consacrent sans pour autant faire référence à la spiritualité. C’est pourquoi, nous les retrouvons aujourd’hui proposées en activités (extra-)scolaires, en entreprises, en familles…
Qu’ont-elles en commun ? Un des facteurs communs de ces disciplines est la respiration consciente. Cette respiration est le meilleur outil qui soit pour canaliser l’agitation mentale. La plupart du temps sauf après un effort physique, une grande peur ou un nez bouché, nous ne sommes pas conscient.e.s du fait que nous respirons. Pourtant le rythme respiratoire se modifie continuellement au fil de la journée suivant nos émotions et nos pensées. En faisant une pause et en mettant toute notre attention sur le mouvement de notre respiration, nous parvenons à apaiser progressivement notre agitation mentale.
Autres facteurs communs: la reconnexion à toutes les sensations du corps, la recherche de la bonne posture, la conscience de ses points d’appui. Ici, pas de compétition, chacun travaille avec ses limites et respecte son rythme.
Quels en sont les bienfaits ? Les jeunes enfants et les adolescents qui pratiquent le yoga ou la méditation de pleine conscience apprennent peu à peu à s’écouter, à observer les signaux que leur corps leur envoie, à avoir confiance en ce qu’ils ressentent, à reconnaître leurs états d’âme, sans chercher à les éviter ni à les juger. Ils comprennent mieux ce dont ils ont besoin pour être bien. Par exemple, apprendre à reconnaître les signes de nervosité qui les envahissent quand il y a trop de bruit et décider en toute autonomie de se retirer dans un coin avec un jeu calme.
Ces disciplines répondent à un besoin de sens de notre société actuelle et à la nécessité de ralentir le rythme effréné, accéléré par les multiples stimuli extérieurs (publicités, écrans, réseaux sociaux…) auxquels les jeunes (et les moins jeunes) sont exposés et desquels ils ont bien du mal à se détacher. Leur pratique enseigne aux enfants et aux adolescents à cesser de se laisser envahir, voire déborder par leurs pensées et leurs émotions; petit à petit ils choisissent d’agir plutôt que de réagir ; ils apprennent à savourer plus intensément les bons moments que leur offre la vie.
« Cette pratique très simple (la méditation) et qui ne demande qu’un peu de persévérance, peut modifier profondément notre rapport au monde, apaiser nos souffrances et majorer nos joies.» Christophe André
[1] Merci à Serge Marquis pour cette image simple et efficace, elle-même adaptée de l’image du « singe de l’esprit » des sagesses orientales.